Si certaines stations thermales du Massif central ont exploité les sources thermales dès l’Antiquité, c’est au XIXe siècle et plus particulièrement sous le Second Empire que la plupart d’entre elles ont commencé à se structurer en tant que « villes d’eaux », villes idéales planifiées par des urbanistes visionnaires, tels que politiques, médecins et occasionnellement architectes. Ces villes d’eaux sont organisées autour d’équipements spécifiques (thermes, casino-théâtre, parc, buvette, grands hôtels, villas…) généralement érigés de part et d’autre du parc thermal, l’élément fédérateur de la ville thermale.
En marge de ces équipements d’accueil, elles ont aussi développé des stratégies publicitaires et des moyens de transport adaptés afin de séduire et recevoir des curistes de plus en plus nombreux, ce qui en fait sans doute les premières stations touristiques de France et d’Europe.
« Les villes d’eaux sont des espaces utopiques et artificiels, d’illusion et d’apparence, éphémères et saisonniers, de dépaysement et de féerie hors du temps et du quotidien des grandes villes. L’architecture rationnelle, fonctionnelle et médicale des thermes fait référence aux palais monumentaux, antiques ou orientaux. (…) Dans ces villes de villégiature objets de toutes les concurrences spéculatives, véritables temples de loisirs élitaires au prétexte thérapeutique, l’architecture des stations rend compte de tous les courants qui ont traversé le XIXe et XXe siècles (…). ». Discours de Bernard Toulier, Conservateur en Chef du Patrimoine, Direction de l’Architecture et du Patrimoine à l’occasion des 1ères Rencontres Nationales sur l’Architecture et le Patrimoine Thermal des Villes d’Eaux à Vichy en 2004.